Avant 2003

PARCOURS PROFESSIONNEL - AVANT 2003

Après des études un peu longues, j'ai débuté une carrière d'ingénieur dans l'industrie, en parallèle de laquelle j'ai pratiqué régulièrement la céramique pendant une bonne vingtaine d'années.
J’avais déjà été initié à la céramique par Jean-Pierre Chollet en 1981.
A l'époque, il n'était pas encore le professionnel reconnu dans le monde de la céramique, qu'il ambitionnait déjà de devenir. Il animait le petit « club de poterie" à l’endroit où j’effectuais mon service militaire scientifique (au CEA de Bruyères le Châtel - 91).
Jean Pierre a ensuite réalisé son ambition, contre des vents et des marées particulièrement acharnées. Son exemple n'est évidemment pas étranger à ma décision de suivre ses traces, vingt ans plus tard.
Très 'accroché' par mes premiers contacts avec la céramique, toujours fasciné par les cuissons à haute température, j’ai rapidement installé chez moi un atelier de poterie (1983). J'ai construit un tour à pied ainsi qu'un four électrique et j'ai débuté un travail personnel. Ma production tournait alors autour de recherches sur les émaux de cendre et de terres fusibles sur des objets utilitaires en grès.
J'ai pratiqué très régulièrement cette activité, à côté de mon travail dans l’industrie, trouvant un équilibre qui me satisfaisait entre la rigueur de mon activité professionnelle et la relative fantaisie et liberté dans la recherche de formes céramiques et d’émaux nouveaux.

Premier four de grès (construit en 1983)

En 1992, un drame familial a ébranlé ma vie, m'amenant à me poser des questions essentielles, dans le genre qu'est-ce que c'est que "vivre" et ce qu'il convient de faire de ce cadeau inestimable. Ceci planta probablement la graine de ma future métamorphose professionnelle.
Constatant que je ne faisais que "faire" mon métier dans le domaine technique, quoique correctement (même si j'avais tendance à me faire remarquer par une difficulté chronique à rester dans le rang et à faire "comme tout le monde"), et malgré une carrière pleine d'avenir et socialement gratifiante, j'ai été convaincu que je n' "étais" pas un ingénieur, ou du moins pas suffisamment pour que cela suffise pour "combler" ma vie... Mais alors, qu'"étais-je", tout au fond ?
Une fois cette question clairement posée, tout devint friable, les certitudes s'émiettèrent et les convictions s'évaporèrent irrésistiblement... Une remise en cause drastique n'était déjà plus hors de question...
Dès lors, il s'agissait bien de préparer le terrain pour trouver un domaine d'activité dans lequel je pourrais développer ma propre "existence" véritable. Assez vite, mon objectif a clairement été de préparer une évolution radicale, visant un métier qui me permettrait de me réapproprier et de faire vivre une sensibilité artistique jusque-là étouffée. Une activité en rapport avec la terre cuite est rapidement envisagée comme une évidence. Mais en moi, la gestation s’est faite très lentement, progressivement, mais résolument.
Dès la fin des années 90, la voie vers ce qui aboutira à mon métier actuel de sculpteur est imaginée ; il me reste d’abord à réaliser de vieux rêves d'expatriation professionnelle, tout en préparant le cocon dans lequel j’aurais à me transformer par la suite......