Respect de la "fragilité"
Bien sûr, même si j'ai une prédilection pour les formes rondes et robustes, j'avais toutefois remarqué ma tendance à aller vers des formes délicates et fragiles, en particulier pour les bras de mes sculptures. Comme elles sont, par principe, totalement dépourvues d'artifice interne de renforcement, c'est une option qui me semblait bien hasardeuse. Cependant, la règle de mon jeu étant de ne pas trop tenir compte des considérations de limitations techniques, j'ai persisté, malgré les difficultés de réalisation, les contraintes de manutention et les appréhensions des amateurs.
C'est en réalisant mes premiers bronzes, et en éprouvant leur solidité, le caractère "indestructible", que j'ai enfin mis le doigt sur ce fait paradoxal : je recherche parfois la fragilité dans mon travail de la terre, malgré les nombreux inconvénients que cela représente.
Je me suis longtemps imaginé qu'il s'agissait d'une sensibilité esthétique, mais je suis maintenant convaincu que c'est la fragilité en tant que telle que j'apprécie dans certaines de mes sculptures.
En effet, face à l'"immortalité" du bronze, la finitude potentielle de la terre cuite parle évidemment de la vie elle-même, et du miracle permanent de sa pérennité.
Pour assumer pleinement ce parti pris de la fragilité en tant que valeur intrinsèque, vis à vis des acquéreurs, je me suis penché sur le développement des moyens pour pallier les risques qui y sont intimement associés.
Je propose donc un service de réparation de mes sculptures en cas de dégâts. Je m'appuie entre autres pour cela sur l'expérience d'une professionnelle de la couleur, véritable artiste de chirurgie esthétique pour les sculptures.